Cartes postales anciennes : Notre Dame de Bonne Conduite
Bulletin cantonal de La Tour du Pin mai/juin 1965
Partie N° 1
Haute de 512 mètres, cette petite colline appelée « Dôme » a donné son nom à la paroisse de Montceau.
En 1865, il y avait encore en son sommet une tour qui servait d’observatoire pour l’ancien télégraphe à signaux. Voici 2 ans sur le côté EST de la colline, vient d’être installé un relai de télévision, et aujourd’hui il est question d’y construire des châteaux d’eau pour alimenter les foyers.
Quel promeneur ne désirerait, pendant la belle saison, visiter ces ouvrages d’art et admirer le paysage qui s’étale sous vos yeux, puisqu’on peut y voir Fourvière !
Partie N° 2
Un inconvénient arrêtera le touriste avide de contempler les beautés de la nature : l’exiguïté et le mauvais état du chemin. Nous espérons que les travaux entrepris pour l’installation de l’eau auront l’heureuse incidence de faire aménager convenablement le chemin d’accès à la chapelle.
Oui, si nous parlions un peu d’elle, aujourd’hui !
Interrogeons l’histoire locale, bien que celle-ci reste muette sur les origines de la chapelle de Notre Dame de Bonne Conduite.
Elle fut ainsi dénommée, parce qu’elle est devenue la Patronne des voyageurs. Au 13ème siècle, elle fut peut-être la première église de Montceau.
La légende, telle qu’elle se trouve consignée dans les registres, raconte qu’un Croisé – nous sommes au 13 ème siècle, à l’époque de Saint Louis qui partit reconquérir les Lieux Saints – un Croisé, probablement le noble seigneur qui habitait le château de Chatenay, sis à l’emplacement du Calvaire actuel, revenait des croisades, lorsque son embarcation faillit sombrer dans une mer démontée par la tempête.
Partie N° 3
A genoux sur le pont, le chevalier prie et invoque celle que l’Église appelle l’Étoile de la Mer, « Ave maris stella », et il promet à cette bonne Mère, si elle vient à son secours, de lui faire élever un petit sanctuaire sur la colline la plus haute de son pays.
A son retour, le généreux Croisé fait construire la chapelle de Montceau, sous le vocable de Notre Dame de Bonne Conduite. L’humble chapelle, dit la chronique, est entourée de majestueux tilleuls trois fois séculaires. Elle comprenait la partie qui compose le chœur ; la voûte et les vieilles fenêtres sont de cette époque. D’autre part, le tableau qui se trouve encore dans la chapelle semble accréditer cette légende d’un naufrage évité.
Le 1er décembre 1647, une fondation en faveur de la chapelle de Notre Dame de Bonne Conduite est faite par devant Maître Rosset, notaire à Bourgoin, par Noble Pierre Chivallet, seigneur de Chament, Chevalier de l’Ordre de St-Jean-de-Jérusalem.
Partie N° 4
En 1793, les sans-culottes de Bourgoin et des environs viennent pour incendier la chapelle. Un habitant de Montceau, portant le nom de Gélioty, mit en toute hâte de la paille et attendit, avec plusieurs autres habitants de la commune, l’arrivée des révolutionnaires.
Le dénommé Gélioty défendit de toucher à la chapelle, disant que c’était la grange à fourrages. Ébranlés par une attitude aussi ferme et énergique, les sans-culottes s’en allèrent sans faire de dégâts.
Pendant la funeste guerre de 1870, poursuit le chroniqueur, ils étaient alors près de 100 habitants de Montceau à être incorporés sous les armes. Tous, pleins de vie, ont été ramenés au foyer par Notre Dame de Bonne Conduite sous la protection de laquelle ils s’étaient mis avant le départ.
« Ave maris stella »
Daigne nous secourir, ö Toi que l’on appelle
L’astre des mers.
Nous aurions mille fois, en cherchant la victoire
Bravé la mort,
Pour sombrer aujourd’hui, sans honneur et sans gloire,
Si près du port ?
Écoute nos enfants, nos épouses, nos mères !
Tous à genoux
Ils prient pour les absents ; exauce leurs prières.
Viens : sauve-nous !
Si par Toi je revois mon épouse et la France,
Mon vieux château…
Je veux qu’un sanctuaire exalte ta puissance
Dans mon hameau !
Je veux que sur le mont qui domine la plaine
Ton nom divin
Amène à tes autels, de la côte lointaine,
Le pèlerin…
les Godas ont édité un livre de 150 pages -14 € – sur la chapelle de Montceau.
Ce retour en arrière sur le passé très riche de Montceau est un travail considérable de recherche, mais aussi un témoignage destiné à faire revivre l’histoire de notre village. Sauvegarder « par écrit » notre patrimoine fait partie des objectifs de notre association !
Notre chapelle est à l’honneur dans ce passionnant tome 3 de l’histoire de Montceau, elle est la gardienne de notre dôme isérois. Vous découvrirez comment elle s’est agrandie au cours du temps pour devenir l’emblème de notre village.
Rendez-vous dans la boutique pour découvrir le livre « Histoire de Montceau – monceau d’histoire N°3 »
Pieusement restaurée
et agrandie dans sa forme actuelle par les habitants et les pèlerins, elle fut bénite le 27 août 1876, en présence d’une foule évaluée à 4 000 personnes… Les travaux ont duré un an et ont coûté la somme de 3256 frs 81 centimes…